L'Andalousie : Terre de l'eau ?

Remerciement spécial à tous ceux qui nous ont aidé à préparer notre séjour: Jacques Cohen, Rémi Villalongue et nos amis canyoneurs espagnols en particulier actionman4x4

 

Al Andalus, à la simple prononciation de ce mot tout un ensemble de senteurs et d'images mythiques ressurgissent. Il ne faut pas beaucoup de temps pour se rappeler les émirs musulmans résidant à l'Alhambra au milieu des courtisanes du Harem livrant de funestes batailles contre les seigneurs chrétiens. Les paysages sont un déferlement de jaune désertiques des montagnes décharnées, du bleu de cette eau omniprésente, du vert des cultures luxuriantes que les hommes sont arrivés à arracher de la terre et du blanc des neiges éternelles de la Sierra Névada.

© Frédéric Garcia

© Stéphane Coté

Au milieu de ces images de paradis perdu trône une série de canyons. Si vous avez tout fait en Sierra de Guara et aux Baléares, l'Andalousie s'impose. D'autant plus que l'intérêt de cette région ne se limite pas à ses descentes. Il faut absolument découvrir l'Alhambra de Grenade qui est un autre paradis des vasques d'eau et des décors arborés, parcourir les Alpujerras dans la sierra Nevada afin d'atteindre le sommet de l'Espagne continentale : le Muley Hacen (Nom de l'avant dernier émir de Grenade) et découvrir la costa del Sol....enfin pour ceux qui aiment les stations balnéaires.
En Andalousie, il y a 3 secteurs majeurs à la personalité marquée : La sierra Castril et del Pozo, Le secteur de la côte et les Alpujarras.

 

© Frédéric Garcia

La sierra Castril incarne parfaitement cette image de l'Andalousie austère aux paysages semi-désertiques mais d'une beauté sauvage incomparable. La meilleure période est mars-avril.
La côte à moins de canyons mais renferme le bijou de l'Andalousie : Le Rio Verde. L'époque idéale de descente est le printemps.

© Frédéric Garcia

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Enfin, les Alpujarras. Malgré la sécheresse de l'Andalousie vous êtes dans la Sierra Nevada l'équivalent de notre Oisans en terme de canyons. Pour ce secteur mieux vaut le parcourir l'été voir au mois de Septembre pour Trévelez et la Poqueira.
   

La Sierra del Pozo et de Castril

Sierra del Pozo

Cette Sierra renferme 2 types de canyons : les aquatiques et les aériens encaissés. En effet, malgré la faiblesse des pluies le Guadalentin a creusé un profond encaissement avec de grands et longs biefs arosés. La Sierra Castril en revanche est beaucoup plus sèche. Il est exceptionnel de pouvoir parcourir la Cerrada de Tunez avec de l'eau. Pourtant, les encaissements, les paysages et les cascades sont exceptionnels. Ce printemps a été pluvieux.ce qui nous a permis de parcourir les descentes avec de l'eau et en arrière fond les arrêtes encore enneigées.

En conséquence, tout est beau dans ce secteur. Mais comme rien est parfait il manque tout même un canyon majeur, du type Rio verde.

 

© Frédéric Garcia

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Accés : Ce secteur est le plus proche de la France. Sur l'Autoroute reliant Murcie et Grenade sortez à Baza vers Zujar et Pozo Alcon. Dans Pozo Alcon prenez la direction de Castril ( Dans la ville les panneaux indicatifs ne sont pas clairs). Rapidement, vous rencontrerez le camping de la Bolera.
Logement : Nous avons élu notre camp de base au camping municipal de Bolera sur la route de Castril juste avant le Barrage sur le Guadalatin. Ce campping a plusieurs qualités. Tout d'abord, son cadre, il se love dans une belle forêt de pins. Mais surtout, les sympathiques tenancières du lieu vous fourniront une multitude d'informations sur les canyons du secteur. De même, vous pourrez acheter la carte du secteur au 1/40000ème. Ces cartes n'ont pas la précision de nos précieuses IGN, mais au moins vous en aurez une. Enfin, le prix du camping est raisonnable ( 1 adulte : 2.9€/J, petite tente: 1.9€/J, voiture: 2,5€/J, Tel : (00 34) 953 73 90 05). Il est ouvert toute l'année. Il existe d'autres campings à Castril (camping del Angel) et directement dans la vallée sous les canyons (camping el Cortijillo)

© Frédéric Garcia

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Bibliographie : Vous trouverez un maximum d'informations dans l'ouvrage d'edouardo Gomez décrivant les canyon de Mallorca, Terruel, Cuenca, Tarragone, Granada, Asturia édité chez Barrabes. Vous pouvez l'acheter en ligne à : http://www.barrabes.com/barrabes/product.asp?pf_id=11859&idvariedad=42593

Pour les canyons dans la région de Jaèn ( Bolera, Guazalamanco...etc) des sites vous seront d'un grande aide : Action man 4x4 : http://www.actionman4x4.com/canonesybarrancos/canonesybarrancos.htm

et l'équivalent de descente-canyon en Espagne, l'incontournable : http://www.iespana.es/barranquismo/buscador/1andalucia.htm

 

Le must du secteur est le Barranco du Guadalatin inférieur dénommé aussi : La Bolera. Ce canyon aquatique a creusé un superbe encaissement faisant penser à ceux de la sierra de Guara. Les sauts sont multiples avec de vrais siphons du type Planfae dans une eau vert émeraude translucide. Malgré tout, il faut noter que l'eau est de qualité moyenne ( Malgré son aspect translucide) et les obstacles auraient pu avoir plus de caractères ou être plus nombreux avec moins de petites marches intermédiaires ( Mais là, je chipote).

Enfin, le canyon se trouve en dessous d'un barrage impressionnant. Les lâchers sont rares puisque l'ouvrage a avant tout une fonction d'irrigation. Toutefois, ils existent. A cet effet, renseignez vous au camping parce que les lâchers sont en général annoncés dans le journal.

Le cours d'eau sous le pont doit être à sec. Sinon, faîtes demi tour.

Description détaillée

© Frédéric Garcia

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Dans le secteur de Bolera, il y ensuite 2 autres canyons réputés dont nous n'avons pas eu le plaisir de les parcourir du fait du changement de temps. Le guazalamanco tout d'abord. Il a la réputation d'être la descente la plus sauvage du coin. Il se compose d'une 15ène de rappels (2x20m de corde). Le parking aval se trouve sur la piste menant à la casa del molinillo. (Dernier cours d'eau encaissé avant le terminus de la route). Cette piste commence 500m aprés le camping au niveau du panneau : Sociedad de Pescadores "Guadalatin". Vous pouvez accéder en haut du cours d'eau par une longue randonnée de plus de 2H ou faire une navette encore plus longue en passant pas Pozo Alcon, puis en poursuivant vers Tiscar avant d'emprunter la piste menant au Nacimiento del Guadalquivir. Arrêtez vous au puerto Llano (Comptez 1H de route puis encore 1H de marche).
Autre descente possible, à partir du terminus de la piste menant à la casa del molinillo : Le Guadalatin supérieur. C'est une longue randonnée aquatique avec de longues nages dans des étroits esthétiques dont la cerra de arroyo Frio et la Cerra de la Herradura.(4 à 5 H de descentes)

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Sierra de Castril

A proximité du camping de la Bolera se trouve un autre secteur d'une trés grande beauté, à la personnalité complètement opposée: la sierra de Castril. Elle se trouve à trois quart d'heure maximum du secteur de la Sierra del Pozo. L'ambiance est grandiose avec des canyons verticaux dans une ambiance sèche. L'origine des 3 canyons les plus beaux : Tunez, Magdalena et Buitre est la même. Une profonde entaille dans une série de strates massives. Cette Sierra est assez déroutante pour nous pauvre français habitués aux chemins bien tracés avec des cartes précises. En effet, les itinéraires clairs n'existent pas. Il faut bien souvent aller à l'affut voire même puiser dans ses ressources de navigateurs hors pairs. Les cartes sont quasiment d'aucune aide. Enfin, même si ces canyons sont facilement à sec, il n'empêche qu'il est trés fortement déconseillé de les parcourir lorsque l'orage menace. Les crues sont terribles, rapides et violentes. Les échappatoires étant souvent impossibles inutile de préciser de ce qu'il adviendrait du pauvre canyoneur se trouvant au milieu.

Le Canyon le plus connu est la cerrada (la porte) de Tunez. La nature a coupé au couteau les strates. De grandes cascades trés encaissées dans des étroits superbes forment la descente. Certes avec plus d'eau, des sauts et des toboggans l'ensemble aurait été parfait. Mais, j'avoue être un peu dur.

Informations complémentaires

© Frédéric Garcia

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Le Barranco de Buitre ou la Cerrada de Leza ont le côté aquatique et ludique qui manque au Barranco de Tunez. L'ensemble est plus horizontale avec de sympathiques cascades.

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Magdalena, en revanche, est la descente la plus sauvage du secteur. Les paysages sont magnifiques, sévères et austères. Ces beautés se méritent et ne s'arrachent pas facilement. Le chemin d'accés pour l'intégral fera appel à vos dons de randonneurs bien orientés. Seul manque des obstacles au caractère plus marqué avec des vasques profondes pour rendre l'ensemble parfait.

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Et la bouse me direz vous ? Il n'est pas possible de faire autant de kilomètres sans parcourir une magnifique bouse ! Des réputations sont en jeu ! Et bien, oui, nous l'avons trouvé. Comme tout bon français sortant de ses canyons bien balisés nous arrivons confiant dans la sierra castril aprés 14H de route et 4H de sommeil. Voulant écumer et montrer à ces régions méridionales de quel bois se chauffe les alpins nous décidames de nous attaquer de suite à Magdalena en pleine aprés midi. Lisant avec condescendance le topo d'edu Gomez (Rien que cela) nous nous rendons à ce que nous pensons être le cours d'eau. En plus de ne pas parcourir cette sublime descente, pendant 2H nous avons escaladé au mieux les pentes du Barranco Charcon, pour descendre, certes un vrai canyon (avec cascades et toboggans), mais surtout une bouse sans fin avec blocs, desescalades merdiques..etc. Si par malheur vous veniez à vous perdre dans cette triste descente du fait de votre présomption, peut-être retrouverez vous les trâces de notre folle ambition.

 

Le secteur de la Costa del Sol

 

Aprés les paysages décharnés et austères de l'intérieur de l'Andalousie nous changeons radicalement de paysage. Nous voilà au bord de la mer au milieu des stations balnéaires. La végétation est devenue tropicale et la vallée du Rio verde est une fantastique Huerta où grâce à l'eau de ce précieux cours d'eau une agriculture intensive de fruits et légumes exotiques prospère.

2 grands canyons sont à disposition : le Rio Verde et Lenteji. Il est à regretter l'interdiction des affluents du Rio Verde qui auraient pu remplir à profit une 3ème journée rendant plus cohérent le séjour.

Les camping n'ont pas le cadre et la tranquilité bucolique de la région de Castril. Autour d'Otivar ou Lenteji il n'y a rien. Seul existe les campings de la côte. Ils sont plus chers et moins tranquiles. Le moins cher que nous avons trouvé est à la Herradura aprés Almunecar en direction de Malaga. Le Nuevo Camping est ouvert au mois d'Avril-Mai. Pour le trouver, allez au centre de la Herradura afin d'atteindre le bord de mer. Tournez à droite et continuez la route jusqu'au bout de la plage. Vous verrez alors l'entrée du camping. Prix : 1 personne : 4,3€/J, une voiture : 4,1€/J, 1 petite tente : 4,3€/J. Il y a un web café (1,8€ l'heure) dans le camping.

© Frédéric Garcia

 

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Le Bijou de cette vallée est justement le Rio Verde. Nous sommes arrivée à l'origine assez sceptique dans cette vallée. En effet, jusqu'à présent nous n'avions descendu que des beaux canyons. Que pouvions nous trouver de mieux ? D'autant plus que vu la configuration de la vallée moyennement encaissée nous nous demandions comment un canyon majeur pouvait résider là, sous nos pieds.

Certes, dès nos premiers pas dans le cours d'eau le cadre était joli avec des cascades et des couleurs séduisantes. Mais, quelle était réellement l'originalité de ce canyon pour en faire l'équivalent du Mascun ou de la Maglia. Rapidement, nous avons compris pourquoi. Plus nous avancions plus la note beauté/intérêt augmentait pour exploser devant les cascades toboggans de plus de 10m. En effet, ce canyon est un déferlement, de vert-émeraude de son eau translucide, de jaune or de ses rochers couverts de calcite, de vert profond de la végétation tropicale dans le bleu azur du ciel. Cette descente est un plaisir de sauts, de rappels et de toboggans au milieux de jets qui tournent autour de vous lorsqu'il y a assez d'eau. Il y en a pour tous les niveaux, pour les gros sauteurs, les amoureux du débit (au printemps) et les spirituels recherchant la communion avec une nature vierge. Un instant, nous nous sommes demandés si nous avions raison de faire 1300 km pour venir ici. Nous avions notre réponse !

Toutefois, 3 petites points compliquent la descente. Tout d'abord tous les affluents du rio Verde sont interdits. C'est réellement regrettable parce que les 3 descentes sont d'une trés grande beauté avec des rappels plus imposants dans de la calcite érodée. Même si ces interdits ne sont pas clairs (les motivations ne sont pas explicites), nous vous déconseillons fortement de les enfreindre parce que les gardes espagnols sont trés rigoureux sur le respect de la législation touchant à l'environnement. Il n'est pas possible de se cacher. De plus, vous devez acquérir une autorisation auprés du consejeria medio ambiente de Granada (Voir informations complémentaires) pour effectuer la descente. Enfin, le retour est problématique. La piste de remontée est dans la propriété de la coopérative locale. Son utilisation est interdite, ou d'aprés les sites espagnoles soumise à Péage.

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Le 2ème canyon du secteur est Lenteji. Il est vrai qu'il fait pâle figure lorsque la veille on a descendu le Rio Verde. Pourtant sa partie finale est d'une grande beauté en particulier sa 25 m lorsqu'il y a de l'eau. En cherchant vous trouverez des petits coins fantastiques dont une originale grotte sous cascade.

Le principal problème de cette course est l'accés à la partie la plus esthétique. Si vous faîtes le Lenteji intégrale le haut comporte une partie encaissée intéressante, mais toujours à sec suivi d'une longue, trés longue marche dans les broussailles (Prévoyez la machette). Il existe 2 affluents qui raccourcissent l'accés : Las Palomas qui est une bouse immonde constituée au mieux de 2 cascades intéressantes, mais qui sont toujours à sec au milieu d'une forêt vierge; Guadajama est en revanche un peu plus intéressant, l'eau y est rare aussi mais plus présente que les descentes précédentes. Mais surtout les cascades conservent un vrai intérêt même à sec.

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La Sierra Nevada

Secteur des Alpujarras

Même si vous ne pouvez pas faire de canyons, passez par cette fantastique région dernier réduit concédé en 1492 aux musulmans vaincus à Grenade. Les Alpujarras vaut le déplacement simplement pour admirer ces villages d'un blanc virginal accrochés aux pentes régulières de la Sierra Nevada, pour admirer les neiges du Muley Hacen ou pour flanner au milieu de l'étagement de végétation caractéristique de cette montagne avec les orangers à 1000 m, le maquis méditerranéen à 1500 m et les forêts de pins d'Alep à 2000m avant les vastes alpages. Profitez pour déguster la charcuterie locale et autres spécialités. Sachant que vous pouvez aussi faire du VTT, du ski rando et de la raquette tout ça au mois d'Avril. A cette saison d'ailleurs si le printemps a été humide la station de ski de Pradollano est toujours ouverte. Son domaine correspond à peu prés à celui des 7 Laux ou d'Orcière Merlette. A la différence des stations précédentes, c'est que du haut du veleta (3327 m) vous voyez le maroc et les palmiers d'Algésiras (enfin, pour ces derniers avec de trés trés bons yeux). J'admet, la poudreuse est un peu plus rare et tient moins longtemps.

Au plan des canyons vous êtes dans l'Oisans de l'Andalousie. Les plus beaux canyons se parcourent tard dans l'été. L'eau est froide et les mouvements d'eau violents. Respectez bien les périodes conseillées par les topos.

 

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Il existe des campings à Orgiva, Pitres ou trevelez. Mais vous pouvez rester aussi sur la côte en comptant ensuite 1H à 1H30 de route pour accéder aux canyons.

Il existe une carte 1/40000ème : Sierra Nevada: La Alpujarra; Alpina; trouvable à Pampaneira dans les échoppes à Touristes.

Nous vous donnons la liste des canyons en fonction de leur descendabilité précoce dans la saison.

© Frédéric Garcia

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Tout d'abord la bouse locale : le Tajo del Aguila. Cette cascade est tellement peu en eau et ne ressemblant tellement à rien de loin, que nous avons du passer 2 fois devant pour être sûr que c'était bien celle là. En fait, il s'agit d'un écoulement sans bassin versant tombant dans la Poqueira. Déjà au mois d'avril il n'y avait plus d'eau. De loin, cette descente ressemble à une forme de vilains enchaînements de cascades-toboggans dans du rocher noir. Bon, j'admet, je suis peut-être un peu dur avec une course que je n'ai pas faîte. Peut-être que les 3 derniers rappels de 55, 50 et 40 mètres sont surplombants et donc jolis avec de l'eau.
Lorsque nous étions venus se promener dans les Alpujarras nous pensions trouver aucun canyon descendable. Mais les neiges ayant fondu en dessous de 2500m les canyons situés à cette altitude étaient descendables. En particulier le Barranco del Jabali. Il se trouve dans ce qui fait la spécificité des Alpujerras au milieu des pins et des chênes verts. Dès le mois d'Avril son niveau d'eau est correct. Attention, l'eau est trés froide, prévoyez tout l'équipement hivernal (Chaussettes 5mm, gants..etc)

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Le Barranco Jabali se jette dans le Bermejo. A notre grande surprise Le Tajo del Cortes du Bermejo était descendable. Dès le lendemain, sous la neige, nous étions en haut de la 1ère cascade. La partie encaissée en dessous du pont est d'une trés grande beauté. L'étroit est phénoménal laissant à peine la place du corps pour circuler. Les cascades sont glissantes est arrosées. Malheureusement passé le tajo del Cortès, le cours d'eau se transforme en une accumulation de blocs à la désescalde délicate et aux pièges nombreux lorsqu'il y a de l'eau. Au mieux, il y a quelques cascades avec une petite personnalité.

Quoi qu'il en soit, le canyon est faisable dès le mois d'avril, mais uniquement par les équipes habituées aux canyons avec beaucoup d'eau du type Oisans. La progression est arrosée et difficile. Bien entendu, l'eau est trés froide (4 degrés environ). Enfin, s'il reste de la neige en dessous de 2500m évitez la descente, de même préférez un jour froid, parce qu'en cas de grande chaleur le niveau d'eau peu varier du simple au double dans la journée.

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Enfin, les 2 dernières perles des Alpujarras sont la Poqueira et le rio Trevelez. Ne vous amusez pas à tenter de les descendre au printemps. Par exemple, la Poqueira draîne toutes les eaux du Muley Hacen qui culmine quasiment à 3500m alors que le barranco est à 550 m. En conséquence, la Poqueira et Trevelez se descendent à la fin de l'été. Lorsque nous sommes passés nous avions dans ces cours une nappe d'eau continue qui se voyait à 2500m d'altitude.

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Un peu de culture

© Stéphane Coté

Comme les canyoneurs ne sont pas des gros boeufs, vous ne pourrez pas rester dans cette région sans passer par l'Alhambra de Grenade. Au printemps siroter un verre dans l'Albaicyn avec en arrière fond l'Alhambra rouge et la Sierra Nevada en blanc est fantastique. Le palais Nasrides, l'Alcazaba (la forteresse) et le Generalife (les jardins et le palais d'été) sont l'oeuvre des derniers émirs musulmans d'Espagne. Se concentre dans ce lieu la quintescence de l'art mudéjar (l'art musulman). En parcourant les patios peut-être sentirez vous les intrigues des derniers émirs. Où Boabdil el Chico (le petit) dernier émir de Grenade promis son royaume aux rois trés catholiques Ferdinand et Isabelle du moment qu'ils le débarrassaient de son père Muley Hacen qui préféra passer sa vieillesse dans les bras de la belle captive chrétienne : Zoraya. Ne reste de cette époque que cette forteresse au mur rouge et le sommet de l'Espagne continental qui garde encore le nom de Muley Hacen (Littéralement : le roi Hacen) où fut dispersé ses cendres.

Au mois d'avril il est encore possible de visiter le palais Nasrides sans réserver et sans faire 3 à 5 H de queue pour obtenir un billet. Sinon, réservez votre visite sur le site de l'Alhambra :

http://www.alhambradegranada.org/default_fr.asp

Le Prix : 10€ pour le palais Nasride, 4€ pour les jardins.

Le palais Nasride peut se visiter la nuit. L'ambiance est féérique et au printemps vous pouvez même avoir pour vous tout seul le patio des lions, évocation architecturale du paradis terrestre. Vous êtes alors au coeur du Harem des émirs. Lieu de volupté ou les plus belles beautés d'Espagne vivaient et où l'émir n'avaient pas peur d'exterminer les familles dont les Abencerrages qui avaient osé convoiter une de ses belles. A mon gout, l'éclairage du palais la nuit aurait pu valoriser mieux les patios.

En cherchant bien vous trouverez peut-être un canyon. Et même, pour rester dans la légende, vous découvrirez la grotte où se cache le mage qui construisit l'Alhambra. Il vit au milieu de richesse sans fin en savourant la présence de la plus belle des danseuses que l'émir qui fit appel à lui, lui refusa.

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Au bout de 10 jours nous étions au bout de notre périple fait d'aventures, de paysages grandioses et de légendes. Le temps nous poussait à repartir, les nuages s'amoncellant sur la Sierra Nevada. Mais l'Andalousie est vaste. Il y a encore d'autres secteurs en particulier dans la région de Malaga et de Cadix à découvrir. Mais, nous ne pouvions pas tout faire. Ce sera pour une prochaîne fois.

 

 

Rédaction : Stéphane Coté

Coéquipier et coauteurs : Denis Cambiaggi, Frédéric Garcia, Gilles Garcia.

Photo : Frédéric Garcia, Stéphane Coté, Gilles Garcia, Denis Cambiaggi

Caracal

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